Quelques clés sur le développement émotionnel de l'enfant

Accompagner ton enfant dans ses tempêtes émotionnelles

Il n’est pas toujours facile de savoir comment réagir face aux grandes crises de ton enfant. Comme beaucoup de parents que j’accompagne, tu as peut-être envie d’offrir à ton enfant une éducation différente de celle que tu as reçue, mais tu ne sais pas toujours comment t’y prendre. Parfois, on peut confondre accompagner les émotions avec du laxisme… alors que ce sont deux choses totalement différentes.


L’accompagnement émotionnel, ce n’est pas du laxisme

Accompagner ton enfant dans ses tempêtes émotionnelles, c’est l’aider à accueillir et exprimer ses émotions plutôt que les réprimer. Cela implique aussi de poser des limites claires et sécurisantes. En fait, c’est même tout l’inverse du laxisme : on valide les émotions, mais on encadre les comportements.


Pourquoi ton enfant a besoin de toi pour gérer ses émotions

Sur le plan neurologique, le cerveau de ton enfant n’est pas encore prêt à gérer seul de grandes émotions. Son lobe frontal, qui joue un rôle clé dans l’autorégulation, est encore immature. Pour la plupart des enfants, cette capacité se développe autour de 8 ans… mais chaque enfant a son rythme, et certains diagnostics comme le TDAH peuvent retarder un peu cette étape.

La bonne nouvelle ? Peu importe l’âge de ton enfant, il n’est jamais trop tard pour commencer à l’accompagner dans la gestion de ses émotions.


Étape 1 : aider ton enfant à reconnaître les émotions

Avant de pouvoir gérer ses émotions, ton enfant doit savoir les identifier chez lui et chez les autres. Tu peux l’aider en nommant régulièrement ce que tu observes :

« Je vois que tes sourcils sont froncés, ça me fait penser que tu es peut-être fâché. »

Utilise aussi les situations du quotidien comme à l’épicerie : si vous voyez un enfant pleurer, demande-lui quelle émotion il pense que cet enfant ressent et pourquoi.


Étape 2 : offrir des moyens concrets pour traverser la tempête

Quand ton enfant vit une grosse colère ou une tristesse intense, propose-lui des stratégies adaptées : frapper ou crier dans un oreiller, gribouiller, bouger, écouter de la musique, se changer les idées…

Reste près de lui, même s’il refuse ton aide. Tu peux simplement dire :

« Je suis juste à côté si tu veux que je t’aide. »

Il est essentiel qu’il ne se sente pas rejeté, sinon il pourrait apprendre à refouler ses émotions pour éviter de se sentir inadéquat.


Étape 3 : poser des limites claires

L’accompagnement émotionnel ne veut pas dire que tout est permis. Tu dois rappeler à ton enfant qu’il n’a pas le droit de frapper, de casser ou de se blesser. Ce cadre sécurisant est particulièrement important pendant une tempête émotionnelle.

Ta propre attitude compte énormément : si tu restes calme et confiant, ton enfant pourra se réguler en s’appuyant sur toi.


Étape 4 : réparer après la tempête

Une fois l’émotion apaisée, donne à ton enfant l’occasion de réparer, si nécessaire. Cela peut être s’excuser, ramasser, aider quelqu’un, rendre service…

Ces gestes réduisent l’impact négatif sur son estime de soi et lui montrent qu’il a le pouvoir de réparer.


Fais-toi confiance

Tu es la personne qui connaît le mieux ton enfant. Prends ce qui résonne pour toi dans les conseils que tu lis ou entends, et adapte-les à ta réalité et à tes valeurs familiales.

Rappelle-toi: il n’existe pas de parent parfait… mais un parent qui avance en pleine conscience, avec bienveillance et constance, offre déjà un puissant modèle à son enfant