Les camps de jour

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  • Katryne Beaupré

L’été est une période précieuse, mais elle peut aussi être intense émotionnellement. En comprenant mieux les réactions de ton enfant, tu peux l’aider à traverser cette transition avec plus de sécurité et de bienveillance. Te rappeler que chaque adaptation permet à ton enfant de faire des apprentissages adoucira aussi cette période pour toi s'il t'est difficile de lâcher-prise quand tu vois ton enfant attristé ou apeuré. Ton enfant a besoin de passer par ces périodes plus difficiles pour faire des apprentissages, développer des capacités d'adaptation et devenir plus confiant. En lui montrant que tu as confiance en lui et en l'accompagnant, tu rends le tout plus doux et tu lui donne la chance de développer ces capacités.

Premier camp de jour ou pas… pourquoi certains enfants vivent ça plus intensément

L’arrivée de l’été marque souvent le début des camps de jour, ces environnements dynamiques où les enfants passent leurs journées à bouger, créer, socialiser. Pour certains, c’est une transition en douceur. Pour d’autres, c’est plus difficile. Et ce, qu’ils en soient à leur premier été... ou non.

Il est fréquent que les parents se questionnent :

"Pourquoi mon enfant, qui semblait aimer son camp l’an dernier, pleure-t-il tous les matins cette année ?"

"Est-ce normal qu’il soit plus irritable, plus fatigué ou qu’il s’oppose autant ?"

Ou encore…

"Comment réagira mon enfant à son premier été au camp de jour?’’

‘’ arrivera-t-il à s’adapter malgré… (sa timidité, ses besoins particuliers, etc.).?’’


Un changement qui secoue plus qu'on le croit

Même si le camp de jour est présenté comme une activité amusante, stimulante et éducative, il représente un changement important dans le quotidien des enfants. Les repères familiers (maison, école, enseignants, amis proches) sont souvent remplacés par :

• Un nouvel horaire

• De nouveaux adultes de référence

• Un groupe d’enfants qu’ils ne connaissent pas toujours

• Des bruits, de l’achalandage, beaucoup de stimulation

Pour un jeune enfant, ou un enfant plus sensible, cette transition peut générer un stress d’adaptation, même si le cadre est bienveillant.


Ce qu’on voit à la maison (et ce que ça cache)

La réaction à ce changement ne se manifeste pas toujours au camp lui-même. Certains enfants emmagasinent les émotions et répondent aux attentes au camp de jour, mais une fois à la maison, relâchent la tension accumulée (ils déchargent). Cela peut se traduire par :

• Des crises plus fréquentes

• Une grande fatigue en fin de journée

• Une opposition marquée

• Une hypersensibilité aux sons, aux vêtements, aux demandes

• De fortes réactions à une consigne ou un refus (plus qu’à l’habitude)

Ces comportements sont souvent des signaux d’un trop-plein émotionnel ou sensoriel.


Et pour les enfants qui y sont déjà allé...

Il est facile de penser que parce qu’un enfant a déjà fréquenté un camp, il devrait s’adapter plus facilement. Pourtant, plusieurs facteurs peuvent modifier son expérience d’une année à l’autre: le groupe d’animation change, les amis présents ne sont pas les mêmes, le niveau de bruit ou d’activités peut varier, l’enfant a grandi, et ses besoins évoluent aussi

Un enfant plus conscient de son environnement peut être plus sensible au décalage entre ses besoins et ce que le camp offre, même s’il a eu du plaisir l’année précédente. Certains enfants réagiront donc aux changements plus fortement selon leur tempérament. Un enfant ayant un tempérament plus anxieux, hypersensible ou ayant un TSA par exemple vivront cette transitions plus fortement que d'autres.


Comment accompagner mon enfant?

Voici quelques pistes simples pour aider ton enfant à vivre cette transition en douceur :

• Valider ses émotions, sans minimiser ni dramatiser : "C’est vrai que c’est un gros changement. Tu as le droit de te sentir bousculé.e."

• Prévoir un temps de reconnexion directement après la journée au camp (10-15 minutes de jeux, discussion ou massage selon le choix de l'enfant). Cela permettra à l'enfant de se sentir en confiance et en sécurité et de s'exprimer au besoin.

• Rester à l’écoute des signes de surcharge (fatigue, irritabilité, retrait) et proposer des moyens sensoriels (pressions profondes, pâte dur, câlin fort, toutou lourd, etc.)

• Créer une petite routine d’ancrage le matin, pour rendre la séparation plus douce (dessin glissé dans la boîte à lunch, chanson préférée en route, câlin spécial).

• Faire le pont (nommer et imager à l'enfant la prochaine fois que vous allez vous retrouver). Par exemple: ''quand je vais venir te chercher tout à l'heure, nous allons faire un gros câlin et se raconter nos journée dans la voiture, puis nous allons faire un jeu de ton choix''.

• Si les pleurs ou la détresse persistent, échanger avec l’équipe du camp pour mieux comprendre ce que vit ton enfant dans la journée.


L’été est une période précieuse, mais elle peut aussi être intense émotionnellement. En comprenant mieux les réactions de ton enfant, tu peux l’aider à traverser cette transition avec plus de sécurité et de bienveillance. Te rappeler que chaque adaptation permet à ton enfant de faire des apprentissages adoucira aussi cette période pour toi s'il t'est difficile de lâcher-prise quand tu vois ton enfant attristé ou apeuré. Ton enfant a besoin de passer par ces périodes plus difficiles pour faire des apprentissages, développer des capacités d'adaptation et devenir plus confiant. En lui montrant que tu as confiance en lui et en l'accompagnant, tu rends le tout plus doux et tu lui donne la chance de développer ces capacités.